Depuis quelques années déjà, les professeurs Michel Poulain et Gianni Pes se sont spécialisés dans une recherche hors du commun. Ce duo d’humanistes parcourt les quatre coins du globe en quête d’une espèce rare : les centenaires. Et lorsqu’ils ont de la chance, ils tombent même sur une espèce rarissime, les supercentenaires, ces femmes et ces hommes extraordinaires qui atteignent les 110 ans. Au fil des années et de leurs rencontres avec les héros de la vieillesse, puis avec l’aide du reporter Dan Buettner, ils ont découvert plusieurs endroits dans le monde où la concentration de supercentenaires en bonne santé est plus élevée que la moyenne… Ils s’appellent les zones bleues et sont pour l’instant au nombre de 5.
Comment s’expliquent ces petits miracles ?
Réparties dans des pays différents sans liens apparents, tout porte à croire que le facteur principal de cette capacité à vieillir plus longtemps est une super prédisposition génétique. Selon Dan Buettner, ces phénomènes de la nature ont bien des particularités génétiques comme des télomères bien plus longs que la moyenne, mais la génétique n’est responsable qu’à 10 % de la longévité de ces humains pas comme les autres. En revanche, le phénomène d’épigénétique - la combinaison des gènes et des influences externes - y est apparemment pour beaucoup. C’est-à-dire que notre mode de vie, la façon dont on bouge, dont on se nourrit, dont on s’entoure ou même son état d’esprit, tout cela ne possède pas seulement une influence sur notre vieillissement moléculaire, mais aussi une influence sur nos gènes, qu’il active ou désactive.
5 zones dans 5 pays aux cultures différentes
Nuoro, au cœur des cimes sardes. Cette région montagneuse de la Sardaigne possède un taux impressionnant de nonagénaires en pleine santé. Population bergère traditionnelle qui marche des kilomètres depuis sa tendre enfance, hiver comme été, les hommes ont la particularité de vivre aussi longtemps que les femmes, ce qui en fait la province avec la plus haute concentration d’hommes centenaires au monde.
Okinawa, l’île des immortels. Son surnom lui vient de son taux de centenaires et supercentenaires pour 100 000 habitants. En France, on en compte 12 pour 100 000, à Okinawa, 40 pour 100 000. Les supercentenaires japonais se démarquent aussi par leur haute consommation d’aliments venus de la mer, célèbres pour leur teneur en collagène marin, mais aussi de super fruits comme le noni, merveille de la nature dont la concentration en vitamine C est 3 fois plus élevée que celle de l’orange.
Ikaria, coquillages et crustacés. Au centre de la Méditerranée, cette toute petite île grecque possède le record européen de centenaires. L’île vallonnée où, selon Dan Buettner, "les gens oublient de mourir" adopte un régime de vie calme et tranquille aux saveurs méditerranéennes. Des produits frais de la mer, des légumes et des fruits colorés, des légumineuses et des céréales complètes - toutes deux riches en acide hyaluronique - et des litres d’huile d’olive.
Nicoya, Pura Vida. Bonheur et lien social, telles sont les clés de la longévité de ces habitants du Costa Rica. Avec 13 % de sa population qui a plus de 90 ans et 5 % de centenaires et supercentenaires, cette péninsule impressionne. Avec des maisons qui abritent souvent 4 générations, la longévité est assurée par la transmission, mais aussi grâce à des galettes de maïs à forte teneur en vitamine B3, qui agit pour la réduction de la fatigue et du vieillissement cutané.
Loma Linda, l’oasis de la longévité. Pour cette communauté religieuse d’adventistes, l’espérance de vie dépasse de plus de 10 ans la moyenne américaine. Suivant un régime bien précis et majoritairement végétarien, ces anciens s’épanouissent dans la vieillesse en œuvrant pour le bien commun et en prenant soin les uns des autres.
Quand vieillissement rime avec épanouissement
Le vieillissement global de la population est un fait, mais ce qu’on se souhaite, ce n'est pas vraiment de vivre longtemps, mais plutôt de vivre longtemps et en bonne santé.
C’est la différence entre la vieillesse et la longévité. L’un est un moment de la vie, l’autre une philosophie de vie. Lors de ses recherches, Dan Buettner a isolé 9 principes de longévité que les supercentenaires de ces zones bleues partagent. De quoi s’inspirer pour l’avenir…
1. Move naturally
Bouger naturellement, clé de la forme et de la vitalité. Les supercentenaires ne vont pas à la salle de sport, ne courent pas des marathons (quoique peut-être qu’ils pourraient ?) mais ils font de l’exercice quotidien dû à leur environnement naturel. Ils habitent tous dans des régions vallonnées voire montagneuses et font tout en bougeant.
2. Know your purpose
Trouver son but. “Ikigaï” à Okinawa, “Plan de Vida” à Nicoya, chaque zone a sa propre appellation pour un objectif commun quotidien : avoir une excellente raison de se lever le matin.
3. Down shift
Lever le pied. Le stress entraîne des inflammations chroniques qui entraînent elles-mêmes un abaissement des défenses naturelles et un vieillissement prématuré. Les supercentenaires ont chacun leurs petits secrets pour réduire leur taux de cortisol dans le sang : à Okinawa, on célèbre ses ancêtres, à Loma Linda, on prie, à Ikaria, on fait la sieste et en Sardaigne, on fait l’happy hour. Chacun sa technique pour éviter l’anxiété.
4. 80% rule
La règle des 80 %. Ou comment éviter de trop manger et apprendre à connaître son corps et son estomac afin de faciliter sa digestion et son transit. La règle est simple, elle consiste à essayer de remplir son estomac à 80 % seulement.
5. Plant slant
Cultiver le pouvoir des plantes. Un des points communs majeurs entre les centenaires et supercentenaires réside dans l’alimentation. D’un côté ils consomment la viande en faible quantité et de l’autre, les légumineuses et fruits frais en grande quantité. Des aliments qui regorgent de nutriments qu’ils trouvent dans leurs régimes particuliers du bout du monde, et qu’on retrouve dans les nutricosmétiques INLISSA.
6. Wine at five
Boire un verre de vin à 5 heures. Deux si on est un homme. Commun aux habitants des zones bleues, le vin quotidien et en faible quantité avec ses antioxydants a bien des vertus : réduction des risques de maladies cardiovasculaires, de certains cancers et ralentissement de troubles neurologiques comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.
7. Right tribe
Construire sa tribu. Les personnes qui vivent le plus longtemps au monde s’épanouissent dans les cercles sociaux dans lesquels elles sont nées ou qu’elles ont créés au fil du temps. À Okinawa, on crée des Moai, des clubs de 5 amis qui s’engagent les uns envers les autres pour la vie.
8. Belong
Le pouvoir du sentiment d’appartenance. À l’exception de 5 personnes, l’intégralité des 263 centenaires interrogés pour les études des zones bleues appartenaient à une communauté spirituelle. Les relations sociales créées accompagnent ces personnes tout au long de leur vie en leur donnant un sentiment d’appartenance.
9. Loved ones first
Les êtres aimés en premier. Les centenaires et supercentenaires épanouis et en bonne santé placent la famille au centre de leur vie, leur accordant une priorité totale. Le fait de prendre soin de ses parents, de cultiver le lien familial, tout comme prendre soin de ses petits-enfants, possède un effet anti-âge qui peut ajouter jusqu’à 6 années d’espérance de vie.
